Votre chien est-il dominant ou soumis?
Peut-être faites-vous face à ces questionnements avec votre animal de compagnie…
- Ai-je affaire à un chien dominant ou à un chien soumis?
- Un animal agressif est-il dominant? Dans quelles circonstances est-il agressif?
- Quel est son langage corporel lors de l’agression?
- Un chien qui refuse de venir lorsque vous l’appelez est-il dominant?
- Est-ce qu’il comprend bien ce que vous lui demandez?
- Avez-vous utilisé un renforcement positif intéressant pour le chien (bonus)?
- Un chien qui se couche sur le dos dès que vous l’approchez est-il soumis?
- Pourrait-il être craintif? Pourrait-il chercher une façon de ne pas interagir avec vous?
- Est-ce qu’il demande simplement une caresse ou veut-il éviter une punition physique?
- Un chien qui jappe en présence d’étrangers est-il dominant?
- Un chien qui ne se laisse pas couper les griffes et qui grogne à la manipulation de ses pattes est-il dominant?
En effet, il faut se poser plusieurs questions avant de sauter aux conclusions et d’attribuer tous les comportements d’un animal à sa dominance ou sa soumission. Ces 2 termes ne désignent qu’un statut hiérarchique par rapport à un autre individu. Pour établir le statut, il faut donc deux candidats et un contexte.
En guise d’exemple, votre enfant de 12 ans est très respectueux envers vous. Il est un enfant modèle. Il vous confère un statut de dominant parce qu’il se plie aux règles que vous établissez sans que vous ayez à le menacer. À première vue, vous pouvez dire que vous le dominez. Votre enfant est donc soumis. Par contre, lorsqu’il se retrouve entre amis, il prend souvent les décisions. Ses amis lui permettent de dicter les règles et il sait bien se faire respecter. De cet angle, il semble dominant. Alors, est-il dominant ou soumis?
La réponse à la question
Il n’existe pas vraiment de réponse à cette question puisque la position ou le statut d’un individu variera continuellement selon le système à l’intérieur duquel il évolue. Ceci dit, chaque chien peut, selon le contexte, être dominant ou soumis. Il importe alors d’être prudent en utilisant ces termes pouvant souvent porter à confusion.
«Lors des consultations comportementales, je n’utilise plus les mots dominant et soumis, car les gens accordent trop souvent une image négative à ces derniers. En effet, plusieurs clients me parlent d’un chien dominant comme étant agressif tandis que le chien soumis n’est à leurs yeux qu’un animal peureux. Contrairement à cette croyance populaire, la dominance n’a rien à voir avec l’agressivité.», indique Dr Martin Godbout.
La posture corporelle
Pour le chien, le fait d’être dominant par rapport à un autre s’exprime principalement par la posture corporelle. Le plus dominant prendra des postures hautes afin d’impressionner son adversaire, tandis que le soumis optera pour des postures plus basses dans le but d’éviter les conflits. C’est seulement dans de très rares cas que le dominant devra utiliser l’agression afin d’établir un rang hiérarchique clair. À moins de souffrir d’une maladie comportementale, en aucun cas le chien dominant n’abusera de son statut en agressant violemment un animal qui se soumet devant lui. Donc, en présence d’un abus, on ne parle plus de dominance, mais bien de maladie.
Les privilèges réservés aux dominants
En plus des postures corporelles, certains comportementalistes parlent de privilèges réservés aux dominants. Ces théories sont extrapolées des comportements observés à l’intérieur d’une meute de loups. Le loup dominant mange le premier, il est le seul à pouvoir se reproduire, il contrôle les allées et venues de chaque individu dans la meute, il prend les devants et décide pour les autres, il délimite son territoire en le marquant de jets d’urine, il dort dans les endroits de prédilection, etc. Toutes ces affirmations sont vraies dans un contexte de vie de meute, incluant des individus de la même espèce à l’état sauvage qui doivent chasser en groupe pour obtenir leur nourriture, demeurer regroupés à tout prix afin de survivre et assurer une sélection naturelle en ne laissant qu’aux sujets dominants la possibilité de se reproduire.
Dans un environnement familial comme nous le connaissons, tout ne se passe pas de la même manière. Accepter cette théorie nous oblige à ramener tous les comportements du chien à la hiérarchie. De plus, il est difficile pour les gens de toujours s’assurer que les gestes qu’ils posent, lorsqu’ils interagissent avec leur animal, sont interprétés par ce dernier comme des signes de dominance venant de l’humain. Imaginez le scénario : pour suivre cette théorie, vous devriez toujours manger avant votre chien, toujours sortir ou entrer dans une pièce avant votre chien, ne jamais le laisser monter sur le divan ou sur le lit, vous assurer qu’il se couche dans un coin afin d’éviter qu’il puisse contrôler l’accès à certaines pièces ou ne jamais jouer avec lui à sa demande. Ouf!
Que faire?
Pour développer une bonne relation avec un chien et éviter les conflits, il n’est pas nécessaire de parler de privilèges, de leadership, de hiérarchie, de soumission ou de dominance. La seule chose qui importe est la constance et la prévisibilité. Si les gens d’une même famille agissent tous de la même manière avec l’animal et que les règles ou les permissions sont toujours les mêmes, le chien se sentira à l’aise dans cet environnement. Dans le cas contraire, l’ambiguïté dans le langage ou la communication avec les humains s’installe. Cette imprévisibilité peut rendre le chien plus anxieux. Un chien anxieux ne réagit pas nécessairement de la bonne manière; il essaiera de se faire comprendre par tous les moyens qu’il connaît, incluant l’agression. Il ne faut pas oublier que le chien est un animal non verbal. Il ne pourra jamais s’exprimer avec l’aide d’un vocabulaire élaboré comme l’humain. Il utilisera son langage corporel pour communiquer au meilleur de ses capacités.
La communication sans ambiguïté fait partie de la modification comportementale que l’équipe du Groupe Daubigny recommande à tous ses clients et les résultats sont impressionnants. Le fait de demander à son chien de s’asseoir avant d’obtenir tout ce qu’il désire simplifie énormément la communication entre le chien et l’humain. Si ce comportement est renforcé, le chien apprend rapidement qu’il doit s’asseoir pour obtenir ce qu’il désire. Cette position devient incompatible avec la plupart des comportements inopportuns chez le chien (sauter, mordiller, solliciter de l’attention).
Vous pouvez comparer l’action de s’asseoir au «SVP» que nous enseignons à nos enfants. Est-ce que vous refusez un verre de lait à votre enfant lorsqu’il vous le demande poliment ou est-ce que vous lui répondez qu’il pourra avoir le sien seulement lorsque vous aurez terminé le vôtre?
Il ne faut pas oublier qu’il existe des maladies comportementales. Chez ces chiens, un environnement stable et constant ne suffira pas. Mais, pour ce qui est des chiens normaux, à résultats égaux, quel genre de relation voudriez-vous avoir avec votre compagnon poilu? Préférez-vous une relation constante, complice et sans ambiguïté où chaque individu prend plaisir à interagir avec l’autre ou une relation hiérarchique de type militaire où le « leader » a « dompté » son animal?
Sur cette réflexion, nous vous souhaitons une excellente semaine et nous vous réitérons notre disponibilité au besoin.
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